« Comprenne qui pourra »

J’avais besoin de me ressourcer cette après-midi; vu qu’il faisait chaud, je me suis rendu à un endroit que j’affectionne tout particulièrement : une cascade de la rivière Flon à environ un kilomètre à vol d’oiseau de chez moi. L’historien-mythographe des lieux qui sommeille en moi est certain que cette cascade fut un lieu de vénération* il y a près de deux mille ans car « nos » ancêtres de cette époque adoraient l’eau et les sources (contrairement à nous) et parce que le nom de la forêt juste au-dessus de cette cascade est Sauvabelin (sylva = forêt en latin ; Belena, Belenus, Beleni, suivant le sexe ou les appellations, indique une divinité féminine ou masculine associée à la lumière).

Une fois assis sur un petit rocher en face de cette magnifique cascade, j’ai tiré un livre de mon sac, je l’ai ouvert deux ou trois fois et je suis tombé sur ce magnifique passage que j’avais repéré lors de la lecture que j’avais faite du livre en question le jeudi de l’Ascension :

La plus grande gloire du Celtisme sera, après avoir gardé silencieusement, pendant des siècles, le contact avec le monde invisible, de révéler à nos sociétés décadentes l'existence de cet immense réservoir de force et de vie qui nous entoure et les moyens d'y puiser avec sagesse et mesure.  Léon Denis, Le génie celtique et le monde invisible, Paris, Editions Jean Meyer, 1927, page 216

Comme on dit en français, « comprenne qui pourra »… or, for my English readers, I am sure you will understand if you try hard enough. [however, a little poetic licence here as regards the translation] ;-)

* Tiens, je viens au moment même où j’écris ces lignes de réaliser qu’il y a une filiation possible avec Verena, une déesse celtique. Est-ce une coïncidence ou pas ? A vous de juger.

Lausanne, 2 juin 2015